dimanche 31 août 2014

Les cartes et plans népalais ne sont pas toujours précis

Hier, Luc et moi avons décidé de rejoindre le groupe des filles pour jouer au futsal, le foot en salle. Les joueuses ont décidé d'abandonner le terrain de Thamel jugé chaud et dégradé pour une nouvelle salle, le Excel recreation center.

Prudents, avant de partir en bicyclettes, nous avons regardé le plan affiché sur la page Facebook du site. 4.8 km depuis la maison, 30 minutes. C'est parti ! Mais arrivé sur le lieu dit, en bord de rivière, dans un chemin tout de gadoue revêtu, de terrain de futsal point ! Pas malheureux pour autant, en vadrouillant nous rencontrant deux jeunes filles en recherche également. Nous ne devons pas être loin.

On questionne les passants, les chauffeurs de taxi, les commerçants : ils ne connaissent pas terrain de futsal dans le coin. Aïe. Nous téléphonons à Jo

  •  "où êtes-vous ?"
  • "ben, à l'endroit du plan"
  • "ah et c'est où ?"
  • "euuuuuhhhh, j'sais pas"
  • "bon, allez jusqu'à Baluwatar chowk et je viendrai vous chercher"
Je passe les détails, les nouveaux appels, les multiples renseignements demandés, nous avons fini par trouver. Le terrain était à plus de 3 km du lieu indiqué sur la carte ! Nous sommes arrivés en retard mais avons joué quand même, et c'était fort chouette :-)
Rudramati Marg ? C'est pas là. Dasarath Chand Marg ? Oui, c'est mieux.
 
Quel style ! non ?
 Hugues est parti hier après midi chez son copain Karim. Il n'a pas fini ses devoirs. Est-ce pour cela qu'il nous a laissé sa chambre en léger bazar ?
Ben, pour fermer sa porte, c'est difficile là.

 

samedi 30 août 2014

Le parcours de "Leechees Walk"

Temps magnifique aujourd'hui avec vue sur les montagnes alentours. L'occasion de photographier la collinnette où nous nous sommes promenées avec Claudia :
En pointillés, le parcours. L'étoile représente le départ et l'arrivée. Il y a un vide car la route bascule de l'autre côté de la crête.
Petit déjeuner dans le jardin, suivi d'un badminton. Patrick et Benoît sont partis grimper avec 5 copains dont trois népalais. Luc va venir avec moi au Futsal, c'est la reprise. Hugues va cet après-midi chez son copain Karim au nord de la ville.

Le manguier du voisin déborde avec trois fruits dans notre jardin. Chouette.

Le système des castes au Népal, c'est pas gagné

Hier, vendredi, jolie petite conférence sur les castes au CSGN, le Cultural Studies Group du Népal. La conférence était animée par un sociologue, mâle, brahmane avec les commentaires d'une parlementaire, activiste intouchable (la plus basse des castes intouchables, les dalits).

Sous les ors de l'hôtel Shanker, un Brahmane et une Dalit côte-à-côte.
En rentrant d'Europe, et plus particulièrement de France, émerveillé par notre code législatif, Jung Bahadur Rana, roi du Népal, décide de classifier le système des castes Népalais en un code législatif. Dans ces textes de loi, tous les groupes ethniques sont recensés et hiérarchisés. Les crimes et punitions sont finement définis : un brahmane volant un autre brahmane n'aura pas la même peine que s'il vole un Chhetri... etc etc.

Le Muluki Ain, un volume de 1400 pages, fut ratifié en 1854. La société fut alors stratifiée en cinq catégories hiérarchiques séparant le groupe des gens « purs » de celui des « impurs ». Voir l'image ci-dessous. Le système a beau avoir été aboli dans les années 60, les traces en sont encore visibles tous les jours surtout en zone rurale.

La hiérarchie des castes au Népal

Au sommet de la pyramide, les "deux fois nés", ceux qui portent le cordon sacré, les Brahmanes et les Chhetris. Eux sont purs. Encore aujourd'hui, ils détiennent le pouvoir dans l'administration et l'armée.

En dessous, on trouve des groupes toujours purs qui boivent de l'alcool, les Matwalis.

Puis les impurs, subdivisés en deux groupes : ceux dont les brahmanes ne peuvent accepter l'eau mais qu'ils peuvent toucher (nous les étrangers par exemple) ; puis, plus bas que tout, les intouchables considérés comme "impurs" et "polluants".

Et là, au quotidien, il ne fait pas bon être au niveau le plus bas. Les intouchables sont discriminés culturellement, religieusement et économiquement. Quelques exemples parmi les 140 discriminations recensées :
  • un intouchable ne peut franchir le seuil d'une maison appartenant à un brahmane ou un chhetri. 
  • un brahmane ne peut accepter de l'eau d'un intouchable
  • les terres ont été distribuées aux castes pures et à quelques chefs d'ethnies mais surtout pas aux intouchables (comme cela, ils peuvent travailler pour quelques roupies pour les purs)
  • les verres seront différents pour les Dalits dans les stands de thé
  • ...
Au final, les Dalits se retrouvent majoritairement pauvres, illettrés,  rejetés, sous représentés au parlement... Alors, nombre d'ONG et d'activistes travaillent sur le sujet. Ce qui parait certain, c'est que le système est tellement ancré qu'il faudra beaucoup de temps pour en réduire les effets.

Pour en savoir plus :
Qui sont les Dalits ?
La discrimination de caste, de genre et d’ethnie par l’état a fait l’objet d’une étude entreprise par DFID et la Banque Mondiale dont le compte-rendu porte l’intitulé “ les citoyens inégaux” . A télécharger ici. C'est en anglais.



vendredi 29 août 2014

Teej, la fête des femmes ?

Chaque année, les népalaises célèbrent teej, la fête des femmes. Ce sont des défilés de saris rouges (la couleur des femmes mariées), des chants, des danses mais aussi des jeûnes de 24 heures. Interdiction de boire ou de manger quoi que ce soit. Très bien.

Ce qui me choque là-dedans, c'est l'objectif de la fête : expier les fautes qu'elles auraient pu commettre contre leur mari ET jeûner pour le bien-être de leur cher et tendre. Tu parles d'une fête des femmes. Passons, c'est culturel.  Mais voilà, hier soir, la proprio est venue me voir. Elle était en plein jeûne, toute fière de n'avoir rien pris de la journée pour son mari. Et elle m'a fait, à moi femme mariée, un cadeau :
Mon teej cadeau
Des fruits, des bracelets, un collier et des tikkas (le petit machin à mettre au front) tous rouges pour célébrer mon statut de femme mariée. Les bracelets ne doivent être brisés qu'à la mort du mari. Sinon c'est pas bien.

C'est super gentil mais je ne suis pas sûre de tout porter.

Et là, la proprio sur un ton de conspiratrice : " mon mari M. Silwal a parlé à ta didi. Elle ne travaillait pas assez. La maison n'était pas propre. Elle parlait au téléphone. Maintenant il lui a parlé. Maintenant c'est propre. Tu es contente ? "

La preuve est faite, je ne sais pas faire avec le "personnel de maison". Heureusement les voisins sont là et s'en occupent pour moi. :-)

Allez, une petite chanson de Teej pour fêter cela (si cela ne fonctionne pas, vous pouvez l'écouter ici)




Et un proverbe :


To scold the daughter to frighten the daughter-in-law
Réprimander la fille pour effrayer la bru
Cool, non ?



jeudi 28 août 2014

Quand la promenade finit dans un bain de sang !

Claudia est arrivée cette année à KTM. Ses deux filles sont à la British School, son mari travaille pour les Nations Unies (ici, on est snob, on dit "pour les UN") et elle reprendra le travail début septembre. Elle était donc disponible pour une petite promenade. Je lui ai proposé de baguenauder dans le parc de Nagarjun.

La gompa de Jamacho, bouddhiste.
Il parait que la marche, c'est bon pour la sciatique. A raison de une heure par jour. ça, j'ai dû l'oublier. A 9h00, nous commencions l'ascension pour atteindre la gompa de Jamacho. 5 kilomètres d'escaliers... tous montant.
Détail du sol

On suit une crête, c'est chouette... sauf quand Claudia me demande "c'est quoi ça, là, sur ma chaussure ?". Sangsues ! Beuark.

bien au-dessus de la vallée
Et là, un truc dingue, les sangsues ont marqué une nette préférence pour le sang écossais. Au moins 10 attaques contre 2 ridicules. Une vraie défaite pour moi, une vraie victoire pour mes chaussettes. Les siennes, pleines de sang, sont à jeter.

Nous avions prévu de revenir pour midi mais nous avons tourné casaque à la perspective d'affronter toutes ces marches à la descente. Nous avons préféré le chemin qui descendait doucement mais beaucoup beaucoup plus longtemps. Retour à la voiture sans pause (sauf celles d'éjection des sangsues, moi, je ne me suis pas arrêtée) à 16h00. Pffff.

C'est la mousson, c'est bien vert et il y a des sangsues :-)
Claudia m'a remercié... je ne sais pas si elle reviendra :-) Je suis une killeuse.

Sinon Luc va mieux, son torticolis est passé : il a même fait une séance de basket aujourd'hui.

D'ailleurs aujourd'hui, c'était teej, la fête des femmes, j'en aurais une bien bonne à raconter demain.





Controverse, la suite

Hier soir, Patrick est rentré tout énervé du boulot. Un problème de relecture ? Que nenni, les sherpanis avaient frappé.

Les sherpanis en question ce sont les sherpas féminines et victorieuses du K2 venues présenter leur exploit chez Icimod, sponsor principal - au nom du changement climatique - du trio. Patrick serait-il jaloux de leur succès ? Que nenni itou. En fait, j'ai retenu trois éléments d’irritation du belut :
  1. elles sont arrivées en retard. Pas un micro, ni mini retard. 45 mn. Là déjà ça groumffe fort.
  2. elles ont présentées des photos de leur trek d'approche et de retour sur le glacier du Baltoro. Ce glacier est immense. Pour gravir le K2, elles ont dû commencer leur trek début juin et leur retour à eu lieu au mois d'août. Bizarrement, le glacier fondait beaucoup plus en août qu'en mai. Non, non, non, ce n'était pas lié à la saison même s'il fait plus chaud en août qu'en juin. Non, c'est le réchauffement climatique. Et là, gros bond d'indignation du belut.
  3. l'auditoire leur a demandé s'il y avait des hommes dans leur équipe. Réponse : "c'est impossible de grimper un sommet de plus de 8000 mètres sans sherpa [notez qu'il ne faut pas de simples porteurs d'altitude, il faut des sherpas... là-aussi l'homme est bondissant de rage] " Hors les sherpas, point de salut. Et là, Patrick se tord de douleurs : que des sherpanis guides de haute montagne ignorent tout des réalisations de leurs pair(e)s comme la fameuse Gerlinde ou l'ami Reynold, vraiment, c'est trop pour lui.
Il ne leur a rien dit, n'a pas commenté mais est rentré tout énervé à la maison. 

mercredi 27 août 2014

Représentante de parents d'élèves, mais qu'est ce qui m'a pris ?

En juin, avant les vacances, exploitant un moment de faiblesse (la perspective des vacances en France affaiblit les neurones), Tamika de la British School m'a suppliée et convaincue d'être représentante de parents d'élèves pour la classe de Luc. Et pourtant, j'avais juré mais un peu tard que l'on ne m'y reprendrait plus...

Hier, première réunion avec les parents représentants et l'administration de l'école. Comme de juste, nous, les parents, n'avions rien préparé. Oups. Pour l'administration, entre le ventilateur dans l'oreille et l'accent de M. Priest, je n'ai rien compris. A part que tout un tas de manifestations sont en préparation :
  • la réunion du board of gouverneurs le 23 septembre : avis aux amateurs, trois places sont libres. Ce sont les véritables gestionnaires de l'école, ceux qui décident, valident les investissements (notamment l'achat d'iPads pour les élèves afin qu'ils puissent informer leur maman des sacs de sport oubliés à la maison)
  • international Day le 24 septembre : il faut venir costumé et préparer des bons petits plats français
  • le Big lunch le samedi 7 septembre (je ne serai pas là, j'ai football)
  • ...
Dans les problèmes remontés, signalons celui de l'infirmerie : l'infirmière aurait tendance à soigner les enfants à grands coups d'eau sucrée (à avaler tout de même). Nous avons des graves soucis.

La réunion était, somme toute, bien sympa. J'ai rencontré des mamans, nous avons échangé sur la difficile gestion des ados, la poursuite des études... Pauvres enfants, les voilà cernés. J'ai un relais maintenant dans la classe d'Hugues et de Benoît. Un de mes soucis maintenant est de me souvenir de leurs noms. Ben oui, les prénoms népalais, je les oublie, les mélange, les confonds...

Pour conclure, quelques images des travaux en cours à TBS


L'ancien terrain de football, sport est en réfection mais des nouveaux jeux top modernes sont arrivés.

Une fresque murale reprenant des monuments internationaux... pas vu la tour Eiffel

et un proverbe népalais extrait d'un ouvrage que je viens d'acheter "coutumes et manières népalaises".
He comes last but wants to sleep in the middle.
Il arrive en dernier mais veut dormir au milieu.
Vous êtes priés de commenter ce beau proverbe.

 

mardi 26 août 2014

Controverses au sommet

Controverses en montagne


Le 26 juillet (2014) à 15h35, trois népalaises, Pasang Lhamu Sherpa, Dawa Yangzum Sherpa et Maya Sherpa, atteignent le sommet du K2 (8611 mètres tout de même) au Pakistan. Bravo. Elles proclament faire partie de la première équipe totalement féminine à réussir cette ascension.

Dans les journaux népalais, les masques à oxygène n'apparaissent pas, jamais.
Le K2 est considéré comme la montagne la plus difficile au monde. Et l'une des plus dangereuses. L'ascension par la voie normale est très exposée aux chutes de séracs. 376 personnes ont réussi à gravir le K2 et parmi elles, 18 femmes.  C'est peu.
photo prise au petit matin par Dawa Yangzum Sherpa : le fameux bottle-neck, là où tombent les séracs

Le seul problème est que l'organisation et l'ascension par une équipe entièrement féminine est quasi impossible : il y a forcément des porteurs mâles ;  lors de l'assaut final, elles ont fait équipe avec des hommes ; ... Il n'existe à l'heure actuelle qu'une femme particulièrement exigeante sur ces aspects, elle est autrichienne, c'est Gerlinde Kaltenbrunner. Elle a d'ailleurs gravi tous les sommets de plus de 8 000 mètres sans oxygène et sans porteurs d'altitude (jamais entendu parlé ? moi non plus).

La simple discussion sur ce sujet rend les népalais hystériques (pas tous, juste le journal Nepali Times) et tout vexés, accusant les américains de ne pas relayer l'exploit et de mentir sur le sujet. On retrouve finalement la même mécanique que lors de l'avalanche à l'Everest ou lors de l'esclandre toujours à l'Everest : le népalais est très gentil mais extrêmement susceptible (et parfois de mauvaise foi aussi :-) ). Il faut franchement faire attention à ce qui est dit ou écrit.

Cela n'enlève rien au mérite de ces trois népalaises (deux sont diplômées de l'école de guide du Khumbu) : avoir gravi le K2 reste très difficile, surtout pour des femmes népalaises (je n'ose même pas pensé au financement de leurs expéditions...) pour lesquelles les freins culturels et sociétaux sont énormes.

Après, c'est juste une question d'éthique et cela amène la deuxième controverse

Controverse en recherche

En recherche, il est important que les chercheurs publient des articles dans des revues scientifiques. Ces revues sont classées : un article dans la revue Nature a plus d'impact et est mieux classée que le même article dans le journal scientifique de Sartrouville. Avant toute publication, les revues sont corrigées, relues par des pairs qui commentent, interrogent, questionnent les auteurs de l'article pour comprendre comment les données ont été recueillies et traitées. L'objectif est de ne publier que des articles de qualité.

Depuis quelques temps, Patrick constate un gros écart éthique entre la recherche occidentale et orientale (Chine et Inde pour ne pas les nommer). Quelques exemples :
  • Patrick et un autre scientifique doivent relire un article publié par les indiens. Ils rejettent l'article sans laisser la possibilité de le modifier : les données ont été récoltées n'importe comment et analysées sans aucune rigueur ou sens scientifique (si vous voulez, je peux détailler). Un mois plus tard, une autre revue sollicite Patrick pour commenter un article des mêmes indiens. Je vous le donne en mille : c'est le même article sans aucune correction (pourtant ils avaient dit le contraire...) .Tss tss comment faire du temps à tout le monde.
  • autre correction d'article, chinois cette fois. Article intéressant mais il faut apporter quelques modifications et corrections car cela ne "colle" pas bien au niveau des résultats. Aussitôt dit, aussitôt fait. Patrick relit : les résultats sont excellents, que dis-je parfaits ! Intrigué, Patrick creuse un peu et compare les données des deux articles : elles ont été modifiées une par une pour que ça colle ! ah ben c'est sûr, comme ça, ça marche mieux.
  • à l'inverse, Fanny, l'ex-stagiaire de Patrick, a soumis un article dans une revue en ligne où chaque scientifique peut commenter et critiquer du moment qu'il crée un compte (c'est gratuit). Et là, "anonymous-research" - il y a donc bien création de compte - a pondu 11 pages de commentaires assassins et surtout non étayés scientifiquement. C'est la troisième fois que cela arrive à Patrick. Ce sont les indiens une fois encore, pas tous les indiens, juste une équipe qui a du mal avec ce que fait Patrick. Cette fois, Fanny n'a pas eu à répondre : l'éditeur a demandé de ne pas tenir compte du commentaire. Les fois précédentes, Patrick avait passé deux jours pour répondre point par point. Lassant.
Conclusion, l'éthique est un acquis pas encore totalement assimilé en Asie (et en politique ?). C'est bizarre mais ce point est peu évoqué dans les comparatifs internationaux.

lundi 25 août 2014

Nouveauté rentrée 2014 : l'abonnement à la newsletter ou infolettre

Je vous avais prévenu... je souhaitais faire une newsletter. C'est maintenant possible en renseignant la petite case à droite.

 J'avais une image, je la supprime. Certains ont essayé de s'inscrire en cliquant dessus.

Par charité, je tais les noms.

Bon, je vous préviens, je n'ai pas trouvé pour que vous ne receviez des info qu'une fois par semaine. Donc si vous vous abonnez, c'est à chaque nouvel article que vous recevrez un courriel d'informations.

Maintenant, ne vous plaignez pas si vous n'êtes pas informés...


VTT dans la vallée : 3 down, 2 up

Pour fêter notre premier week end en famille, nous programmons une petite ballade à bicyclette dans la campagne environnante. Youkaïdi - aïdi - aïda. Départ prévu à 10 h mais dès 9h30, nous sommes prêts... à l'exception de Luc toujours cloué par son torticolis massif.

Départ. Nous traversons la ville de part en part... le bazar de circulation est toujours là, ça fait plaisir. Nous émergeons de la campagne et là, un Hugues blanchissant et tout tremblant, limite sub-claquant. Nous appliquons le remède habituel : un coca. Il ne le finit pas, c'est grave. Mal au ventre. Il va jusqu'à inonder la route d'un puissant jet nauséabond. Beuark.
Aux grands maux le petit Coca.

Bof, pas mieux.
On poursuit un peu jusqu'à un temple et là, c'est moi qui tire la jambe : la sciatique le retour. Et pourtant, le temple est joli, des chèvres font le spectacle... rien n'y fait avec Hugues nous rentrons. Il fera la sieste tout l'après midi et maintenant ça va mieux. De mon côté, là je file au yoga après l'école du dos hier... non, moi, ça va pas mieux ... mais il faut continuer l'activité pour ne pas se démuscler.

c'est y pas mignon tout ça.

Benoît et Patrick ont fini leur tour, très joli et Patrick a récidivé hier avec ses copains anglais, de vrais sportifs endurants eux.

Benoît et ses nouvelles lunettes solaires de vue. Content.
Allez je file, je vais louper ma classe.

vendredi 22 août 2014

Des bonnes nouvelles et une mauvaise...

Actualité chargée en ce jour au Népal et beaucoup de liesse pour la victoire des Népalais de moins de 16 ans au cricket dans un tournoi en Malaisie. Cette équipe avait déjà fait des ravages aux championnats du monde et dans les catégories inférieures. Autant dire que la population place beaucoup d'espoir en eux.


L'équipe victorieuse ! Première victoire du genre.

Autre bonne nouvelle : une nouvelle compagnie aérienne apparaît, Himalaya Airlines (bonjour l'imagination). C'est une association entre une compagnie tibétaine et la société holding de Yeti Airlines. Elle ouvrira des liaisons directes sur Lassa à partir de la fin du mois d'octobre.

Enfin dans les bonnes nouvelles, regardez-moi cela et dites-moi donc si ce n'est pas magnifique.
Une route flambant neuve qui dessert la maison.
Finies les flaques de gadoue ! La route fraîchement goudronnée nous permet de rejoindre à pied sec la maison, même en période de mousson. Elle s'arrête devant la maison des proprios, un seul chemin d'accès est donc refait. Mais, avouez que c'est cool !

Mais, malheureusement, les catastrophes naturelles se poursuivent au Népal. 4 districts du sud-ouest du Népal sont frappés par des inondations importantes. 500 mm de pluie en une nuit le 14 août, plus de 100 décès, des centaines de disparus, 30 000 sans abri et plus de 250 000 personnes affectées. Fermez le ban. On comprend que le chef du gouvernement népalais ait d'autres chats à fouetter en ce moment que la rédaction de la constitution.

Dans cette édition de "passé, présent, futur", Diwakar Chettri se moque du chef du gouvernement népalais occupé successivement à célébrer la visite du Premier ministre indien, à trouver des fonds étrangers pour les inondations et, quand l'heure sera venue, se trouvera fort dépourvu ... de constitution.

Quant à Luc, toujours à la maison. Douleurs moindres. Heureusement, Joséphine nous avait laissé son gel anti-inflammatoire avant de partir. Le garçon en est tout badigeonné. Il sent bon le camphre :-)


jeudi 21 août 2014

Torticolis himalayen

Prenez un jeune babou, Luc par exemple, et regardez-le se tordre de douleurs. Non, pas se tordre. Justement. Il ne peut plus bouger. Au moindre mouvement, ce sont des cris et des pleurs. C'est un torticolis himalayen. C'est un phénomène rare, le premier en deux ans. Il a bougé la tête au réveil et, là, crac, bobo cou.
Il rigolait moins ce matin...

Patrick a vérifié, ausculté, palpé. Nous avons pris la petite bible rouge, le livre de Manu Cauchy, le docteur vertical. Et nous traitons : décontractant, massages à l'arnica (mais on ne peut pas le toucher), ibuprofène... et recherche d'acupuncteur pour décontracter le garçon. En attendant, il n'est pas à l'école et je viens d'annuler mon premier cours de peinture de l'année. Pas sérieux ça madame.

Pour les amoureux du kayak, de l'eau vive et du Népal, je vous recommande le film de Stéphane Pion qui retrace une expédition de 5 kayakistes au Népal : la descente de la Karnali de sa source dans le haut Dolpo jusqu'aux plaines.

Pour le télécharger ou le louer ou voir la bande annonce, c'est ici. Il est disponible en anglais ou en français (sous titres). Nous l'avons visionné hier soir, c'est assez impressionnant.

Le portrait de Stéphane Pion dans Libération, c'est là.

mercredi 20 août 2014

Déluge sur le Népal

La mousson se déverse sur le Népal depuis le mois de juillet. Et elle entraîne des dégats. Le plus important d'entre-eux est celui survenu dans la nuit du 2 août à 4 heures du matin, au-dessus de la Bhote Kosi. Un glissement de terrain de 600 m de large sur 1200 de long qui a obstrué la rivière sur 300 m de large et 100 m de haut, emporté la route et surpris dans leur sommeil les habitants de trois villages. Le dernier bilan fait état de 145 morts et des centaines de disparus. Principalement des femmes et des enfants, les hommes ayant émigré pour trouver du travail (d'esclave ?) à l'étranger. Et je ne parle pas des personnes qui se retrouvent sans domicile, sans infrastructure qu'il faudra reloger, réhabiliter et soutenir...



La Bhote Kosi est une rivière qui prend sa source vers la frontière tibétaine et se jette ensuite dans la Sun Kosi, là où nous avions fait du raft en avril.

L'emplacement du sinistre en amont de la Sun Kosi.
 Le lieu était déjà répertorié comme dangereux. En 2013, un premier avertissement avait eu lieu. Mais là, patatras, tout est parti.

l'éboulement de 2013 et celui de 2014
L'armée est à pied d'oeuvre pour percer la digue de débris et éviter toute vague de boue sur l'aval. C'est une course contre la montre entre l'eau entrante et l'eau sortante. Heureusement, les pluies semblent moins fortes maintenant. Trois pelleteuses ont été héliportées en pièces détachées. La tâche s'annonce rude : les débris sont constitués d'énormes blocs. Au Pérou, suite aux catastrophes engendrées par les coulées de boue, de telles retenues d'eau sont siphonnées à l'aide de grosses canalisations mais ici, la technologie n'existe pas.

Le barrage de débris : ça va pas être du gateau pour enlever tout cela !


La photo suivante montre que l'eau recouvre entièrement le toit.



 L'éboulement a emporté une route, mais pas n'importe quelle route : celle de l'accès au Tibet et à la Chine. Il va falloir la réouvrir mais cela s'annonce plus compliqué que prévu. Enfin, la ligne haute tension qui reliait trois centrales hydroélectriques à Katmandou a été emportée : ce sont 55 MW en moins pour la capitale (et donc pour nous...). Les coupures sont donc importantes en ce moment mais il serait choquant de se plaindre.
La route de liaison entre Katmandou et Lassa est coupée et avec elle, le trafic commercial

Les barrages en amont du lac de retenu ne peuvent plus alimenter la capitale en électricité.
Attirés par le spectacle, des curieux se faufilent et photographient le désastre avec leurs réléphones mobiles. Ils consomment dans les épiceries de fortune que les rescapés ont monté en urgence le long des sentiers d'accès. Le tourisme des catastrophes serait-il un marché porteur ?

mardi 19 août 2014

Rentrée des classes

Oublions le décalage horaire qui rend difficile les réveils et laborieux les débuts de journée. Revenons plutôt sur la rentrée des garçons et leur semaine en autonomie. Et bien, je peux partir plus souvent, ils se débrouillent magnifiquement sans moi. Gestion des lessives, commande des repas, choix des films... aucun problème.

Et pour l'école, ils s'en dépatouillent magnifiquement aussi. Hier, c'était leur choix de clubs d'après l'école. Pif, paf, pouf. Luc s'inscrit pour le basket, le tennis de table et le badminton ; Hugues peut être au tennis de table et Benoît au DoE (Duke of Edinburgh, un truc très anglais) et basket. Tout cela manque d'humanités.

Ils sont contents de leurs enseignants mais tristes du départ - pour certains surprises - de certains de leurs copains de classe. Les devoirs commencent et le planning se remplit.

Patrick, de son côté, peine à se (re)motiver pour le travail : beaucoup d'occidentaux sont encore en vacances ; certains de ses copains ont terminé leur contrat ; la semaine dernière, la pluie continue avait transformé la route en bourbier bien glissant ... mais, là, c'est sec, les personnes rentrent peu à peu, cela va aller mieux. Et surtout, il a cours de népalais ce soir, il finira donc tôt le travail.

Benoît va reprendre jeudi ses cours de Tae kwon do et voilà ci-dessous les premières images de Yuria, la fille de son prof Ashok et de Yuri.



Sinon, hier, j'ai pu tester à nouveau la conduite à gauche : je me suis d'abord trompée de côté en montant dans le taxi, normal (un peu plus et je conduisais) ; puis j'ai pris le 4x4 pour récupérer la valise égarée puis retrouvée de Benoît. Pas de souci particulier si ce n'est que c'est à la fois plus lent et plus sport qu'en France. J'avais oublié cette capacité à créer des troisièmes voies à 10 à l'heure, tout comme le déboité brutal des scooters et autres motocyclettes.

Tâches d'aujourd'hui, je ne sais pas trop encore... atterir doucement ?


dimanche 17 août 2014

Saison 3, le retour des WAN

L'avantage des séries américaines pour trouver un titre est de connaitre la fin... ça aide. Là, c'est plus difficile. Et l'inspiration dans l'aéroport d'Istambul, difficile à trouver. Pas grave, vous allez vous taper du WAN - dont je vous fais grâce de la traduction - toute l'année.

J'ai bien capté, compris, enregistré les doléances : rendre le dépôt de commentaires plus facile. La recherche Internet va fonctionner à fond ! J'ai trouvé déjà un site d'astuces.

Je tenterai aussi la recherche pour la création de newsletter. En attendant bienvenue et à demain ou après demain pour le récit de la première semaine de classe des schtroumpfs !