Samedi soir, avec Catherine, nous sommes allées à l'ouverture de l'exposition de Païvi Maria Wells, une ancienne résidente de Katmandou, artiste photographe. Ses photos sont étonnantes et très belles, propices à la rêverie... et en plus, il y avait du vin, du fromage et de la bonne compagnie. Que demander de plus ?
|
De gauche à droite, Carol (ethnologue américaine), Marie-Ange (galeriste et agence de com', haitienne) et Païvi (finlandaise) |
|
Du topi et du sari pour écouter Païvi expliquer sa démarche |
|
Personnellement, j'aime beaucoup. |
C'est donc sur un petit nuage que nous avons quitté le vernissage quand le téléphone sonne. Patrick sat ! Il faut décrocher.
"A Kahré, les personnes de la NMA [Nepal Mountaineering Association] ne veulent pas me laisser travailler. Ils menacent de démonter ma station du Mera sans appel de leur responsable de Katmandou."
Évidemment, c'est le week-end. Évidemment, c'est le soir. Difficile d'agir. Et maintenant encore, lundi matin, l'histoire est toujours bloquée. Explications.
Patrick et les scientifiques de l'IRD ont une structure partenaire au Népal (NAST, l'équivalent de l'académie ex-royale des sciences) dont le rôle est de s'occuper de toutes les démarches administratives (autorisations, permis...). Patrick et les hydrologues sont partis, confiants, sur le terrain. Mais
les hydrologues ont dû démonter leur station sous la pression du parc national de l'Everest et maintenant Patrick est sous la pression de la NMA (organisme qui gère tous les permis d'ascension du Népal).
Jo, Catherine, Yves et Pierre ont bien essayé de démêler ce sac de nœuds hier.
|
Le téléphone de Catherine a chauffé hier ! |
- Jo a récupéré un contact auprès d'ICIMOD. Ce contact fait partie de la NMIA (Nepal Mountaineering Instructor Association) en guerre avec la NMA. C'est lui, semble-t-il qui aurait confirmé que tout permis était inutile sur le Mera ;
- Catherine a téléphoné au président de la NMA, lequel, visiblement vexé, a demandé d'abord les papiers signés par NAST où le nom du Mera apparait clairement (page 97 d'un document de 198 pages) pour refuser d'intervenir ensuite. Il a refilé le bébé à son directeur administratif ;
- Yves et Pierre ont appelé le seul contact disponible un dimanche, un cadre de la pyramide (en lien avec NAST) mais qui refuse (car non habilité) à prendre des décisions ;
- Pierre a reçu un appel du directeur d'une autre agence de trekking qui s'est proposé pour intervenir et temporiser jusqu'à lundi midi. Pourquoi a-t-il appelé ? Comment est-il au courant ? Mystère ;
- Yves et Pierre ont rendez-vous ce jour avec NAST pour dépatouiller, s'ils le peuvent, cela. Bien du courage.
|
Pierre et Yves dépités ! |
Quels sont les risques pour Patrick ?
- minime : travailler comme avant (probabilité faible voire nulle)
- moyen : payer le permis du Mera avec ou sans les arriérés (2 missions par an depuis 7 ans)
- fort : tout démonter (la station si difficile à installer l'an dernier au sommet), revenir à Katmandou, rencontrer tous les partenaires (Nast, NMA, parcs nationaux, la pyramide...) et obtenir l'autorisation de travailler
- et bien d'autres risques que l'on ne soupçonne pas encore...
|
Réunion de crise : la tension est palpable. |
Cette affaire nous a bien occupé hier et Patrick est fort dépité, limite écœuré car, bonne nouvelle, la station a bien tenu le coup et les appareils fonctionnent. Il dispose de données inédites mais pour combien de temps encore...
"Menace sur la science" ... Le titre fait peur !!! Le LGGE, l'IRD, que dis-je, la France entière tremble d'effroi !! Notre "surhomme" pourra-t-il sauver la "science" française d'une terrrrrrrrible déroute ? Je n'en doute guère mais le suspens est haletant ...
RépondreSupprimerStef
Stef, tu oublies l'Europe qui, depuis, ne vit plus ! Un "surhomme" non népalais, voilà de quoi froisser les sherpas (les "vrais héros de l'Everest" ne l'oublions pas). LA dérrrrrrrrroute se rapproche !
RépondreSupprimerMerci Valérie de me faire vivre tout cela presque en direct. J'entends d'ici les injures d'Yves avec son accent du Sud. "P... borgne".
RépondreSupprimerOn se voit en mars
Etienne, au chaud à Toulouse devant ces images satellites du même Méra... Je me demande quand est ce qu'ils pourront nous interdire d'acquérir des clichés sat.