jeudi 23 avril 2015

Festival Rato à Bungamati

Chaque année, Rato Machhendranath part en promenade dans les rues de Patan, dans son grand chariot, tiré par des fidèles exaltés. Pendant un mois. Cela fait venir la pluie (encore que vu ce qui est tombé ces derniers temps, ils pourraient se l'épargner cette année).

Mais, tous les douze ans, un nouveau chariot est fabriqué à Bungamati et fait donc les 10 km "vallonnés" pour rejoindre la ville.

Hier, c'était le départ du chariot. Il a fallu appeler, activer les réseaux... pour finalement trouver le bon horaire. 16 heures. Tapantes.

Avec Béatrice, nous nous sommes précipitées, à pied. Et voilà les images et commentaires.

Le village de Bungamati est à 7 km au sud de Patan. Beaucoup de sculpteurs sur bois là-bas. A côté du temple, on aperçoit le sommet du chariot. Eh oui, il est plus haut !


 La place centrale du village accueille plusieurs temples traditionnels, un joli petit jardin et souvent des grains qui sèchent. Mais pas en ce moment, c'est la fête !



 Les vendeurs de ballons sont là. Comme les vendeurs de glace, mais là, il faut du courage pour les manger... ou l'envie d'être malade.

 Et voilà le chariot ! Enfin, une partie. Et impossible d'en faire le tour ! Trop de monde. Nous étions juchées sur un bout de caillou, tentant de résister aux poussées et autres mouvement de foule.


La tour du chariot est un assemblage de bambous et branchages. Tout cela ne parait pas bien stable. Et pourtant, ils sont nombreux à cavaler de bas en haut pour attacher les dernières décorations. Au fait, combien de bonhommes sur la tour ? oui, je sais trop facile, petite forme.

Bien au-dessus des toits.

A l'avant du chariot, un timon et une statue fort croquignolette avec son petit chapeau...

Mais ne nous moquons point, elle est fort vénéré.

Les appareils photos, les caméras, les portables sont de sortie pour immortaliser l'événement. Même pour la police armée.

Cette photo est floue mais on voit la couleur des chaussettes des musiciens. Toutes les mêmes.

 Ce sont les musiciens qui donnent le signal du départ. Solennité et trilles.

Et c'est parti ! Je vous rassure, il lui faudra 1h30 pour sortir du stand de départ. Ben oui, il y a un virage. A l'avant, trois personnes se relaient pour donner rythme et direction.
 Pour compliquer les choses, ils sont des dizaines à s'entasser sur la plateforme du chariot. Certains seront obligés de pousser pour aider à la traction.


Attention de ne pas tomber, ça secoue fort !
 L'un des rôles les plus importants est celui de porteur de cales. C'est l'un des plus dangereux aussi. Ils ont droit à une cérémonie spéciale (une puja) pour bien les protéger. Cela ne suffit pas toujours.

Les roues sont en bois plein et sont plus grandes qu'un homme adulte. Le chariot n'a pas tourné sur ses roues. Ils l'ont fait pivoter. Ultra impressionnant. Grincements et craquement du bois, terre qui bloque, cales posées à toute vitesse, balancements de la nacelle...

Il s'agit de pousser à la roue.
 Les roues sont nouvelles, des animaux ont été sacrifiés pour leur "baptème". Le sang est encore visible.


Si, si, peu à peu, il avance.
 Et quand cela ne suffit pas, il y a toujours des cordes supplémentaires dans le chariot !


Le chariot est très décoré. Les statues sont arimées et des lampes, électriques, sont prévues pour éclairer le Dieu la nuit. Aurait-il peur du noir ? Non, des voleurs. Les hippies sont passés par là, ceux qui volaient des statues pour financer leur consommation de drogue.


Pas de bol, dans le virage. Une jolie statue de lion. Elle sera balayée. Paf le lion.


 Les crans sur les roues seront vite usés.
 Le chef de l'arrière crie ses ordres qui sont relayés, on ne sait pas trop comment, vers l'avant.

Le garde surveille la progression le jour et le Dieu la nuit.
Le virage est passé ! Allez ! Plus que 20.895 mètres (sur les 20.9 du départ). Il vous reste un mois, c'est jouable.

 Pas bien droit tout ça !

Rato aux balcons et fenêtres.


 Les yeux des enfants sont cernés de Khôl pour les protéger des méchants démons mangeurs de petits enfants.

 Le chariot est parti mais il sera bloqué quelques mètres plus luin. La foule est là, bon enfant, dans le vacarmes des timbales et des tambours.


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