mercredi 20 août 2014

Déluge sur le Népal

La mousson se déverse sur le Népal depuis le mois de juillet. Et elle entraîne des dégats. Le plus important d'entre-eux est celui survenu dans la nuit du 2 août à 4 heures du matin, au-dessus de la Bhote Kosi. Un glissement de terrain de 600 m de large sur 1200 de long qui a obstrué la rivière sur 300 m de large et 100 m de haut, emporté la route et surpris dans leur sommeil les habitants de trois villages. Le dernier bilan fait état de 145 morts et des centaines de disparus. Principalement des femmes et des enfants, les hommes ayant émigré pour trouver du travail (d'esclave ?) à l'étranger. Et je ne parle pas des personnes qui se retrouvent sans domicile, sans infrastructure qu'il faudra reloger, réhabiliter et soutenir...



La Bhote Kosi est une rivière qui prend sa source vers la frontière tibétaine et se jette ensuite dans la Sun Kosi, là où nous avions fait du raft en avril.

L'emplacement du sinistre en amont de la Sun Kosi.
 Le lieu était déjà répertorié comme dangereux. En 2013, un premier avertissement avait eu lieu. Mais là, patatras, tout est parti.

l'éboulement de 2013 et celui de 2014
L'armée est à pied d'oeuvre pour percer la digue de débris et éviter toute vague de boue sur l'aval. C'est une course contre la montre entre l'eau entrante et l'eau sortante. Heureusement, les pluies semblent moins fortes maintenant. Trois pelleteuses ont été héliportées en pièces détachées. La tâche s'annonce rude : les débris sont constitués d'énormes blocs. Au Pérou, suite aux catastrophes engendrées par les coulées de boue, de telles retenues d'eau sont siphonnées à l'aide de grosses canalisations mais ici, la technologie n'existe pas.

Le barrage de débris : ça va pas être du gateau pour enlever tout cela !


La photo suivante montre que l'eau recouvre entièrement le toit.



 L'éboulement a emporté une route, mais pas n'importe quelle route : celle de l'accès au Tibet et à la Chine. Il va falloir la réouvrir mais cela s'annonce plus compliqué que prévu. Enfin, la ligne haute tension qui reliait trois centrales hydroélectriques à Katmandou a été emportée : ce sont 55 MW en moins pour la capitale (et donc pour nous...). Les coupures sont donc importantes en ce moment mais il serait choquant de se plaindre.
La route de liaison entre Katmandou et Lassa est coupée et avec elle, le trafic commercial

Les barrages en amont du lac de retenu ne peuvent plus alimenter la capitale en électricité.
Attirés par le spectacle, des curieux se faufilent et photographient le désastre avec leurs réléphones mobiles. Ils consomment dans les épiceries de fortune que les rescapés ont monté en urgence le long des sentiers d'accès. Le tourisme des catastrophes serait-il un marché porteur ?

2 commentaires:

  1. Oups, une précision : toutes les images me sont parvenues d'Icimod via Patrick. Je ne me suis pas rendue sur place, non, non non.

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  2. he bien dis donc, c'est impressionnant ! tu as raison, un peu vautours, certains touristes, la population doit avoir besoin de tout, et on n'en parle pas ici ..., bon courage et un gros bisou à Luc, qui doit souffrir. bises

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