Le (long et émouvant) récit de Catherine

Catherine est notre amie, dirigeante de l'agence de trek GST et à l'origine de l'association SamdoAvenir (voir la rubrique aide). Elle était en tournée jeudi dernier (avec Patriiiiiick !) et voilà son récit qu'elle m'a autorisée à reproduire (pour une fois que je suis les règles...).

Chers amis et famille,

Pas de nouvelles bonnes nouvelles... malheureusement même les vieux dictons ne fonctionnent plus ici.

Mercredi, on a acheté les bâches, tôles et préparés des trousses de secours. Je me suis occupée de contacter les Tour-Operators avec qui on travaille pour qu’ils nous aident. Et leur faire un compte rendu de la situation.

Jeudi, Raphaelle et moi ainsi que le guide Basanta sommes partis dans le district de Kavre accompagnés par Shoki le copain de Raph au volant d une jeep et Patrick Wagnon au volant de l’autre jeep, Guy comme photographe. Pasang, le chauffeur de l’agence était là en renfort également.

Heureusement que le Népal ne compte pas sur notre équipe pour le sauver, car il nous est arrivé beaucoup de mésaventures. A peine nous quittions la vallée de KTm dans la montée après Baktapur ,le moteur de la Jeep de Patrick rend l’âme!

Tt de suite, je fais décharger les tôles pour les mettre toutes sur l’autre Jeep. Mais le porte bagage est près de céder. On renlève la moitié des tôles. Nous laissons Basanta garder la Jeep et les tôles, Pasang repartir à l’agence chercher notre van. Ils nous rattraperons après.

À Banepa, nous récupérons l’assistant guide Ram Moktan et son neveu.

Après trois heures de route plutôt vertigineuse mais en bon état, nous rejoignons notre guide Jaman Singh qui nous attend au bord de la route. On laisse Ram qui monte à pied à son village où nous irons en dernier. On embarque le père de Jaman et des sacs de riz et hop, on repart par une mauvaise piste pour rejoindre le village de Jaman.

Tt de suite, on commence les visites des maisons. Aux débuts certains villageois nous entraînent dans des maisons sans grands dégâts. Un de nos porteurs nous fait perdre notre temps à crapahuter pour quelques fissures dans son mur. Là je l'engueule carrément et lui dis que l'on n'a pas de temps à perdre et que l'on veut voir les cas prioritaires.

Certains aussi croient nous rouler ds la farine en nous montrant des maisons écroulées certes,mais qui étaient déjà abandonnées et servaient comme remise. Mais Raph et moi ne sommes pas nées de la dernière pluie. On a vite fait de trouver les maisons les plus endommagées et les cas les plus graves. Jaman aussi nous conseille bien et ne met pas en avant sa famille uniquement.

Les maisons du village sont très espacées heureusement donc l'écroulement d'une n'entraîne pas les autres. La maison de notre guide Kancha est en très bon état car belle maison neuve. 

Par contre, à côté de chez lui vivent deux femmes avec des enfants jeunes. Le mari des deux femmes est mort, il y a un an. Leur maison va s'écrouler. Les deux familles sont sous des bâches.

Plus loin la maison d'un de nos porteurs a un trou comme d'obus, dans sa façade et un autre mur qui va tomber. Deux autres porteurs dont un âgé ont leurs maisons détruites. Nous leur promettons de voir leur maison au retour .

Une famille de porteurs et assistant guide ont leurs trois maisons qui vont s'écrouler. C'est toute leur vie de porteurs et leur fierté d'avoir pu construire ces trois belles maisons. Ils dorment sous des bâches.

Certains de ces porteurs ont plus de 40 ans pour eux c'était bientôt la retraite.

Dans ce village de Khanigaon, il y a des dégâts, mais les maisons sont plus riches qu'ailleurs, plusieurs sont assistants guides et pas porteurs. Ce n'est pas le spectacle des maisons complètement écroulées de Gorkha ou du Sindupalchok. Mais en fait en les visitant une par une on s'appercoit que la majorité de celles qui sont touchées doivent être démolies totalement.

Ici personne n'a besoin de tôles, car les UN ont donné quelques grandes bâches et aussi les habitants ont pu récupérer leurs tôles pour faire des abris.Nous donnons quelques bâches.

L'orage menace. Shoki décide de redescendre la voiture à la route goudronnée car ensuite s'il pleut, ce sera impossible.

Nous montons à pied avec Jaman et un porteur au village de Magarsalu où vit notre guide Basanta .On change de district. Ce n'est plus le district de Kavre mais celui de Sinduli. 

Il fait 35° et la montée est carrément raide. J'ai vraiment du mal avec la chaleur et prends de l'avance avec le porteur qui a décidé de me protéger tout le long. Il m'offre un bâton de bambou et me force à lui donner mon sac, je ne resiste pas beaucoup vu la chaleur implacable.

Raph et les garçons s'arrêtent dans quelques maisons écroulées en chemin pour l'interview et la photo des familles  L'orage menace et nous ne prenons aucune pause, il y a encore tant à faire.

Au passage visite de l'école qui a bien tenu sauf un mur avec une grande fissure. Maison à côté en train de s'ébouler. Famille refugiée ailleurs. On prend juste photo.

Encore un raidillon et nous voici enfin au village de Basanta. 

Et là vraiment on ne regrette pas d'être venu. C'est un village très pauvre,les maisons sont serrées les unes contre les autres . De vieilles maisons ,rien à voir avec le village de Kancha et Jaman. La majorité des maisons sont écroulées ou en train de tomber.

Les habitants,tamang ici aussi ,sont adorables. Ils ne nous font pas perdre de temps ds des maisons peu touchées, mais nous conduisent direct aux priorités.

Ici seul Basanta est guide. Tous les autres sont soit porteurs- agriculteurs, soit agriculteurs. Pas d'assistants guide ni cook. Seul Basanta s'en est sorti et l'on mesure le chemin parcouru.

Notre équipe est bien rodée. Patrick entre ds les maisons constater les dégâts, vérifier si fissures intérieures correspondent à fissures extérieures, Guy prend les photos des maisons avec la famille et de leur campement provisoire. Raph et moi faisons les interviews.

Jaman nous aide à traduire parfois.

Basanta est derrière nous quelque part en train d'arriver.Et nous devons nous débrouiller sans lui.

Dans une maison Raph découvre un jeune alité. Typhoïde. Raph vérifie les antibio que le poste de secours de la ville leur a donné, On s'écarte de la maison et on donne à la famille les règles d'hygiène. Mais déjà une autre enfant a de la fièvre.

Nous devons en parler à Basanta plus tard. C'est tout le village qui risque d'être contaminé vu le manque d'hygiène et la proximité des maisons.

Les maisons sont faites de pierres avec beaucoup de terre entre c'est pour cela qu'elles ont moins tenu que les grosses maisons en pierres. Les toits sont en tôle et elles sont toutes récupérables, car la majorité des maisons ne sont pas encore ecroulées mais à démolir. 

On leur dit de commencer à démolir pour sauver le bois et les tôles avant la mousson.mais, ils ont peur de tout prendre sur la tête. Là on n'a pas d'idée à leur donner.

Il faut un professionnel pour venir faire l'état des lieux de chaque maison, voir celles qui peuvent être sauvées.

Tout le monde veut nous offrir un repas dans les campements. Ils sont trop gentils alors qu'ils ont tout perdu, mais on ne peut pas risquer de tomber malade. Je trouve la parade: on n'a pas le temps, emballez-nous quelques patates et hop on file. La mère de Basanta nous donne un sachet de pain de millet que nous grignotons à la descente... Patrick le regrettera la nuit suivante, il se tord de douleur et vomit toute la nuit...une vieille dame nous donne des patates bouillies.

Ici pas de bâches des UN ni aucune aide.

Avant le séisme les villageois étaient déjà très pauvres, les champs sont minuscules et très en pente. Il manque d'eau. Les pieds de maïs sont minuscules et très très écartés. Alors que ceux en bas près de la route, font déjà plus d un mètre.

Nous repartons une fois les interviews et photos faites. Il nous reste le village de Ram Moktan.

Dans la descente Raph parvient à avoir Shoki au tel. Notre van est arrivé avec le chauffeur Pasang et Basanta. Basanta est en train de monter à pied au village. Mais nous ne pouvons l'attendre, car Les deux véhicules se sont faits encerclés par des habitants des villages de la route qui réclament nos tôles...alors que leurs maisons ne sont pas abîmées! Shoki a dû faire partir Pasang avec le van et toutes les tôles en vitesse, car ils devenaient agressifs . De toutes façons ces villages n'ont pas besoin de tôles,ils vont récupérer les leurs. 

Shoki nous attend seul au bord de la route au pied de notre descente, mais d'autres villageois commencent à l'encercler.On lui demande de fuir et de ne pas nous attendre, on pourra toujours dormir sous des bâches avant la route.

Le tel coupe et d'où l'on est on ne peut voir s'il a reussi à fuir. On l'espère.

Au village de Ram, nous ne faisons que quelques interviews dont les maisons de Ram et son oncle.maisons très endommagées. Les maisons sont trop dispersées et l'on a plus le temps.

On s'inquiète pour Shoki qui a reussi à rappeler et nous dit de nous depécher, car il nous attend et ça chauffe en bas.

Patrick et Raph partent devant en courant.

Guy et moi trainons la patte ds cette descente hyper raide. Pas assez bu d'eau, on a les cuisses comme du ciment.

C'est la débandade. Arrivés à la Jeep Shoki nous presse de monter et l'on fuit en ayant à peine le temps de promettre à mon brave porteur qu'on va faire quelque chose pour eux.

Le pauvre minuscule pépé qui nous suit depuis tout là haut pour récupérer des tôles repart bredouille.

Sur le coup on a l'impression d'avoir tout loupé. Mais en fait non notre but principal était de faire un état des lieux et nous l'avons fait.

Pour ce qui est des tôles c'est le fiasco c'est sûr. Cela me prouve que nous devons nous occuper d'urgence mais uniquement de reconstruction. Ns n'avons pas les compétences à gérer l'urgence. Sauf cas grave comme le gamin malade.

De plus si l'on fait des distributions, on risque les émeutes même ds cette région reculée. On savait que l'on courait ce risque, car de nombreux convois humanitaires ont eu ce problème.

Sur la route du retour, nous en venons à la conclusion que la seconde phase est d'envoyer un spécialiste du bâtiment étranger pour voir l'état de chaque maison et conseiller les habitants pour celles qui peuvent être réparées. Conseiller aussi à la reconstruction de maison plus sans étages, il faut un étranger pour ne pas risquer la corruption.

J'ai le contact d'architectes de l'urgence qui est déjà à KTM.

Une fois son rapport fait, on comptera nos sous recoltés grâce à vous tous et on verra combien on peut donner à chacun pour la reconstruction. Bcp de matériaux seront récupérables mais ils n'ont ni maçons, ni menuisiers ds ces villages et ne savent pas construire leurs maisons.

C'est donc surtout un coût de main d'oeuvre . Ds les familles avec hommes adultes, ils pourront participer aux travaux. Pour les femmes seules, il faudra prévoir plus de main d'oeuvres extérieures et donc plus d'aide financière.

Il me tarde de savoir combien peut coûter en main d'oeuvre la reconstruction d'une petite maison.

On ne peut être partout, on va mettre nos efforts et fonds en priorité pour les maisons de nos guides très endommagées au Solu et Okaldungha et pour la reconstruction des maisons des porteurs de ces trois villages qui ne seront de ttes façons pas aidés par grosses ONG qui ont trop à faire vers Gorkha et Sindupalchowk.

Mais on va attendre le retour de l'équipe sur le Solu pour décider.

De ttes facons, on ne peut être partout. Le choix de ces villages tamang est un bon choix puisqu'ils sont dix fois plus pauvres que n'importe quels villages de la Nubri ou des Annapurna.

Même s'ils sont seulement à un jour de KTM. Ils n'ont ni trekkers ni plantes médicinales à vendre aux chinois. Seulement des champs arides recouverts d'une terre sèche comme le désert.

Par contre, le paysage est très beau depuis le village de Basanta, on voit parait-il les sommets himalayens.

Nous recommencerons à faire des treks ds cette région en incluant son village ds le circuit et en faisant profiter tt, le village du passage de trekkers et pas seulement le guide comme c'est le cas chez Kancha....mais bon pour le moment les trekkers ne vont pas revenir de si tôt...

Les seules régions de collines et de montagnes développées sont celles où passent les sentiers de trek. Seul le tourisme de trek pourra les aider. En plus ce n'est pas de l'assistanat mais un vrai boulot.

Et ceux qui viendront me dire que l'on va bousiller leur culture et leur authenticité en envoyant des trekkers auront droit à un coup de pied au cul de ma part!

La situation est très grave et soit les trekkers reviennent et les porteurs auront du boulot soit leurs familles mourront de faim et leurs enfants seront la proie du trafic humain vers Inde...c'est malheureusement la grande crainte des ONG actuellement. Voir www.planeteenfants.com

Bonbon, je vais me calmer...

Nous sommes donc rentrés à la nuit en remorquant la Jeep de Patrick.

Vendredi débriefing au bureau, récit de nos aventures et point sur ce que nous ferons dès lundi.

Il nous faut trouver archi, voir les urgences, et nous occuper de l'agence: donner des nouvelles aux TO et clients qui ont déjà réservé ou en demande pour l'automne, nous renseigner sur ce que font les autres agences,régions à risques,régions safe pour le trek. Moi je dois faire les comptes avec le comptable et voir combien de mois on va pouvoir payer les salaires. Il me faut aussi rencontrer le proprio pour faire baisser le loyer pendant six mois et les hôtels à régler.

Vendredi soir RDV avec le patron MSF belgique.

J'ai oublié de vs dire que depuis le premier jour du séisme, je suis en relation avec MSF belgique par une amie Fabienne Férir, ex-msf et ex-tour leader au Népal.

Arrivés au Népal juste après le séisme, ils ne pouvaient rien faire par manque de véhicules et de staffs népalais.

Raphaelle s'est occupée de leur donner des contacts pour les véhicules et nous avons envoyé plusieurs de nos employés pour travailler avec eux.

À mon arrivée au Népal quand on a appris que ce travail serait payé,nous avons décidé que les membres de l'équipe qui obtiendraient un boulot temporaire à MSF reverseraient une partie aux fonds pour l'aide aux familles de l'équipe. Et ensuite on n'a envoyé que les staffs qui ont une situation d'urgence, plus de maison ou plus de location ici à KTM.

Mais pour l'instant seul Tsering est parti en mission en hélico un jour et Hari Thapa notre logisticien a été employé depuis deux jours. Ns ne savons pas encore quels seront les salaires.

Mais cela aidera l'équipe vu que la prochaine saison risque d'être catastrophique.

Je rencontre Jean à l'hôtel Himalaya. Il fait partie de la direction à Bruxelles et repart demain.

MSF belgique et France sont ds la région de Gorha,Dading,Tsum ,Manaslu.

Jean est très déçu de leur travail. En 10 jours ils n'ont fait que 2000 consultations alors que d'habitude ils en auraient fait 20 000. Le terrain est trop difficile. Tous les sentiers sont endommagés,les glissements de terrain continuent.certains villages sont coupés des autres ,même les villageois ne peuvent prendre le risque d'utiliser les sentiers complètement ravagés. 15 jours après le séisme certains trekkers sont encore bloqués ds ces villages.

MSF a réussi à apporter des tôles et matériel pour s'abriter à deux villages entièrement détruits au-dessus du sentier de trek.

Dans la Nubri, les destructions s'étendent jusqu'à Samagaon où tout le bas du village est touché. Le seul village debout est Samdo à 3800 m même s'il a subi quelques dégâts.

Dans certains villages la nourriture va bientôt manquer, car les réserves étaient sous les maisons écroulées. Les toits sont en lauzes très lourdes. Les villageois ne veulent plus de lauzes,ils réclament des tôles.

Seuls les hélicos peuvent monter et un seul gros hélico est dispo pour toutes les OnG de cette région.

Les secours à pied sont impossibles et ce sera pire lorsque la mousson débutera dans moins d'un mois. Sur le bas vers Gorkha Arughat tous les champs en terrasse sont dévastés,avec la pluie, il y aura de nouveaux énormes glissements de terrain.

Vers certains villages même les hélicoptères ne peuvent atterrir car terrain trop instable.

Je lui suggère de faire passer les secours par le Larkya pass, mais ses équipes ne sont pas préparées pour passer en altitude.

J'ai la gorge serrée. Je pense à nos amis de la Tsum, l'amchi et sa famille, la petite famille de Chimling, le porteur de Nyle, la petite famille au-dessus de Lokpa que nous supportons depuis plusieurs années,leur maison accrochée à la pente. Que sont-ils devenus? Sont ils vivants,blesses?

Je pense aux patrons de la Lodge à Jagat, à Philim, à école de Philim, à mon copain Tsering de Sho, à tous nos amis de Lo et Samagaon.

Ils sont pris au piège du massif dont le relief est bouleversé.

La situation là-bas dans la Tsum et la Nubri est bien pire que celle dont parlent les medias. Même un patron de MSF se sent impuissant.

De retour dans la voiture, je pleure...enfin. C'est trop dur toutes ces mauvaises nouvelles.

Stephanie est rentrée en France.Raphaelle et moi sommes seuls à la maison, depuis trois jours nous dormons chez nous.

Ce soir on retourne dîner chez Maryline, car il faut nous changer les idées.

Au dîner Karsang Doki de Samdo me tel. Je savais qu'elle était en vie. Au moment du séisme, elle marchait de Bimthang à Darapani. Elle est restée plusieurs jours à Besi Sahar par peur des éboulements.

On peut passer par le Larkya mais pas les bêtes. Celles de Samdo sont coincées de l'autre côté,ils n'ont pu les ramener après l'hiver.

Mon idée de faire passer une équipe de porteurs par le Larkya n'est peut-être pas si bête.

Il faudrait que j'envoie deux jeunes de Samdo jusqu où ils pourront passer vers Prok pour nous faire un état des lieux des villages de la Nubri et des besoins.

Puis voir si des porteurs pas trop charges passeraient le col.

Une partie des dons collectés est pour les villages des familles de notre équipe GSt, mais l'autre partie est pour la Nubri . On ne peut pas envoyer de volontaires par Arughat, mais on peut peut-être essayer d'envoyer de l'aide par le col.

Il faut étudier cela.

On le fera que si les vivres manquent. Sinon, on ne fera rien ds l'urgence, mais garderons les fonds pour la reconstruction.

Je vs remercie tous pour votre soutien moral et fonancier. Merci aussi pour la diffusion auprès de vos amis.

Les médias français, je pense sont passés à d'autres sujets et pourtant ici les après secousses continuent ,la pré-mousson commence, on dirait et les villageois sont sans abri.

Cette nuit j'ai mal dormi. A chaque mini secousse dehors les gens crient bizarrement et tapent ds les mains pour détourner l'attention du démon qui secoue la terre. C'est carrement flippant d'être réveillée par ces clameurs.

Je ne sens pas souvent les secousses alors que Raph qui a vécu le séisme,les sent toutes mêmes celles de force 3.

En fait, on s'y habitue, et même on les aime bien.On sait que si elles n'étaient pas là, on pourrait en avoir une bien plus forte. Chaque secousse " détend" le gap entre les plaques tectoniques et c'est mieux ainsi, paraît-il.

Mais pour tous ceux qui ne savent pas lire les journaux c'est traumatisant cette terre qui, bouge, ces arbres secoués par des soubresauts bizaroides.Dhana didi dort toujours dehors. Sa maison a été vérifiée, mais Dhana est traumatisée.

Merci aux habitants de Rostudel qui s'inquiètent pour nous et nous soutiennent. Je rêve de la presqu'ile , de la crique près du village, des plages de La Palue. Merci à Nathalie de m'avoir donné des nouvelles de tous là-bas.

cela fait du bien de se souvenir qu'il existe qq part un monde normal. Ou l'on n'angoisse pas lorsqu'il faut aller aux toilettes, où on peut marcher sans regarder chaque immeuble prêt à lâcher une brique ds la rue, où les arbres et les plantes ne dansent pas une drôle de gigue.

Merci à vous tous nos collègues des agences de voyages d'aventure qui soutiennent nos projets et diffusez l'information.

Merci aux amis et à la famille toujours très présents.

Désolée pas le temps de relire, j'écris un peu comme je parle mais bon pas le temps de peaufiner...

Bises à tous

Catherine