mardi 12 mai 2015

L'escapade de Dibas

Avant toute chose, un très bon anniversaire à ma maman.
J'ai trop gaffé hier... j'ai cru que la fête des mères était dimanche dernier et je l'avais soigneusement oublié. C'était vrai mais pour le Canada et les Etats-Unis. Pour la France, c'est le 31 mai. Ouf, je m'en souviendrai peut-être.

Message de Dibas lundi matin :
 Je le laisse en anglais pour les innombrables lecteurs anglais :-D

En clair, Dibas était de retour et voulait nous raconter son séjour, bref, dans son village natal. Le soir même nous l'avons rencontré. Ben oui, la journée, Patrick travaille.

Parti le samedi matin dans son village de Borlang, Dibas en est revenu le soir même au grand chagrin de ses parents et amis. Et il est venu nous raconter son excursion là-bas (en échange de 450 000 nrs et d'une visite avec lui le we prochain, oui déjà).

Borlang, avant et après

Je vous remets la carte générale pour situer le coin.
c'est pas bien loin de l'épicentre

Borlang est un village assez important. Le VDC (village development committee) recense 5000 habitants. Il s'étage sur 1000 mètres de dénivelées avec les pauvres en bas et les riches en haut (pour avoir la vue ?).


Le village de Borlang, avant dragounet
Depuis le tremblement de terre, nombre de familles pauvres (les anciens tailleurs, potiers, pêcheurs...) et de basses castes vivent dans des abris comme celui ci-dessous.

ça n'est pas bien grand tout cela.
Les destructions ont été importantes dans tout le village mais encore plus pour les maisons du fond de vallée : les constructions comportaient beaucoup de terre et un peu de cailloux... ronds car pris dans le lit de la rivière. Bon ben la preuve est faite, ça tient pas.

beaucoup de terre, un peu de galets et du bois pour les planchers (recouvert de terre là-aussi)
Tous les habitants trouvent cependant de la nourriture sans difficulté. Et ils bénéficient d'un centre de soin pas très loin. Tous les blessés ont déjà été évacués. Le problème est celui de l'habitat.

Les maigres possessions d'une famille.
Dibas a pu constater que ce qui servait d'abri pour les bêtes et de lieu de stockage tenait debout : des structures légères, en bois, avec des toits de tôles. En revanche, les maisons en pierre sans "joint souple" (l'expression qui fait tordre de rire tout architecte est de moi... gaussez-vous manants !), ont souffert.
CQFD les abris temporaires prendront pour modèle les abris à bestiaux.

à droite, l'abri à bestiaux ; à gauche, la maison effondrée
Et les travaux de reconstruction ont déjà  commencé ! Ils ont réquisitionné les charpentiers du village (interdiction d'aller ailleurs) pour construire rapidement des abris. Structure en bois, toits en tôles, murs en fonction des matériaux locaux (sans doute du bambou ici). En avant, toute. Des canaux de drainage seront ensuite creusés autour des habitations pour éviter les inondations moussonesques.


travaux de reconstruction

Une coopérative de 22 ans d'âge, Bhimkul Saving and Credit Cooperative

Quand Dibas nous racontait cela, nous n'en revenions pas : 15 jours AD et déjà les premières structures sont construites. Tout semble prévu, tout se met en place, tout est coordonné et tout semble équitable. A quoi tient ce miracle ?

A la coopérative Bhimkul qui existe depuis 22 ans dans le village et qui accueille plus de 2000 membres dont toute la population des basses castes que nous visons. Elle a été fondée par le directeur de l'école (900 élèves et légèrement endommagée mais qui sera rapidement réparée pour permettre aux enfants d'y retourner). Il en est le président depuis. Ce directeur est le cousin de Dibas. ça facilite la communication.

Dibas, le second en partant de la gauche. Le cousin tient les papiers à la main.
 Avec autant d'années de fonctionnement, et bien, ils savent faire ! Dès le lendemain de dragounet, le cousin établissait la liste des dommages par famille et déterminait les urgences de reconstruction. Dès qu'ils ont su pour le soutien financier que nous leur apportons, ils en ont informé les membres et entamé les travaux. Et regardez, ça bosse !

J'aime la fixation des poutres.

 Régulièrement des réunions sont organisées pour discuter, décider...



Le week end prochain

Du coup, le week end prochain, Dibas retourne dans son village (mais deux jours cette fois) avec Patrick dans ses bagages. J'aimerais bien y aller aussi mais pas à vélo ! Et la jeep est toujours en panne (désossée serait plus juste). On verra bien.

Nous sommes à 10 086.68 euros récoltés. Bravo à tous. C'est plus d'un million de roupies. J'adore ouvrir mon mail les matins et découvrir la progression des dons. C'est chouette. Pour un peu, j'aurai la douce musique des pièces cascadant... comme dans la folie des grandeurs ("il en manque une !").

Pour celles et ceux qui voudraient participer au projet, dans mon immense bonté, je vais créer une page sur le blog qui reprend les éléments essentiels. 


Encore merci et Namasté !


 





2 commentaires:

  1. super ! merci de ces news et bravo à Dibas pour son energie. donc si j'ai bien compris, maintenant le temps ne se mesure plus par rapport à la naissance du Christ mais par rapport à Dragounet....je me suis marrée en voyant les initiales "AD"- alors comme ça on évite soigneusement le latin ? ;) - bises bon courage pour résister encore aux frasques de D

    RépondreSupprimer

A vos commentaires siouplait !